Portrait // Léonard revient sur son séjour à la MdV

Léonard, volontaire allemand en mission avec le comité ASF nous revient sur son année de volontariat en France et de son séjour à la MdV
 

Pour commencer, peux –tu nous parler de ta mission de Service Civique ?

J’étais volontaire pour le comité ASF : Action Signe de Réconciliation Services pour la Paix. Je travaillais sur un projet de coopération entre le Mémorial de la Shoah et l’association des amis et familles des déportés du convoi 77 qui vise à mieux faire connaître les destins des 1321 hommes, femmes et enfants qui ont quitté Drancy pour Auschwitz en 1944 et à prendre une part active dans la transmission de la mémoire de la Shoah.
Mon travail consistait à créer une base de données communes entre ces deux structures pour réunir recueils, sources et témoignages. J’ai réalisé beaucoup de recherches documentaires sur le destin des personnes déportées pour rendre compte de l’Histoire.
C’était passionnant car on rarement la possibilité d’entrer autant dans l’Histoire.
Je travaillais également au café des psaumes qui est un café associatif laïque lié à la culture juive. Dans ce cadre, j’ai proposé une conférence sur une actrice Israélienne. Il y avait également régulièrement des cafés littéraires, des cercles d’écritures, des concerts… C’était très chouette.
C’était une mission qui me prenait beaucoup de temps et en plus je participais à l’échange de services. J’avais un gros emploi du temps. 
 

Et que faisais tu dans le cadre de l’échange de services ?

Je faisais de l’accompagnement scolaire auprès des enfants du centre Paris Anim Goscinny. C’était intéressant de voir les différences de méthodes en France et en Allemagne. J’ai appris beaucoup sur la langue et la culture française. Mais on était assez débordé et comme c’était le vendredi soir c’était encore plus difficile pour tout le monde avec la fatigue de la semaine.  C’était bien mais tout de même un peu lourd à gérer dans l’emploi du temps et puis il y a toujours eu une petite distance avec les enfants.
Là où j’ai vraiment rencontré les habitants du quartier, c’était avec le jardin partagé en face de la MdV. J’ai adhéré à l’association et j’ai eu accès à une petite parcelle pour jardiner. J’allais arroser mes plants le soir et c’est souvent là que je rencontrais et discutais avec les habitants. Cela m’a également permis de garder un lien avec la nature qui me manquait à Paris.
 

Comme tu viens d’Allemagne, c’est ton association en France qui t’a proposé de vivre à la MdV. Comment l’avais-tu imaginée ? 

D’abord, j’ai imaginé une vieille maison avec des vieux appartements qui avaient gardé des traces des anciens locataires. Puis, j’ai visité le site internet, et j’ai imaginé un foyer avec une cuisine commune et d’autres espaces communs.
Aujourd’hui, lorsque l’on me demande de parler de la MdV, je précise que c’est une association qui travaille dans l’immeuble dans lequel j’habite et qui a pour objet d’entretenir le lien entre volontaires résidents et le quartier. Elle propose aussi des évènements et des actions avec et pour les volontaires. 
 

Que retiens-tu de ton passage à la MdV ?

Des rencontres ! C’est difficile de se créer un réseau social quand on arrive seul dans une grande ville comme Paris. J’ai essayé de participer à un maximum de soirées et de sorties proposées par les autres volontaires et personnes que je rencontrais. 
Les relations se nouent avec les voisins, notamment lors des distributions de paniers bio (j’ai apprécié d’avoir accès à de bons légumes).
Un de mes meilleurs souvenirs a été le repas des voisins qu’on a organisé avec Louis car c’était notre idée, notre petit « groupe ». C’était une belle journée, avec des nouvelles rencontres intéressantes et hors du contexte du volontariat puisqu’on l’a organisé à la Briqueterie à Vitry sur Seine. 
Je me souviens également de la soirée sur les prisons car on a appris beaucoup et puis c’était organisé par des volontaires et ça c’était très bien.

 

Quel(s) conseil(s) donnerais-tu à ton successeur ?

Accepter les propositions, s’obliger à participer à ce qui est proposé. Oser sortir de sa bulle. 
Si tu n’es pas français, ne jamais penser que ton français est suffisant : tu peux toujours l’améliorer.
« kiffe la vie » comme disent les français.